La proposition du sénateur Jean-Pierre Batumoko au sujet de l’affectation de la dotation de 85% du montant de la redevance minière de l’entreprise Kibali Goldmibesl – société minière qui exploite l’or dans le territoire de Watsa dans la province du Haut-Uele, située dans la partie nord de la République Démocratique du Congo (RC), pour la réhabilitation de la route qui relie les territoires de Aru à Durba, divise les communautés de Watsa, territoire de la province du Haut-Uele. Le sénateur l’a proposé devant un parterre de journalistes lors d’une conférence de presse tenue le 3 septembre 2022 à Watsa à l’occasion de ses vacances parlementaires.

CP:DR’’Nous proposons que 85% de ces fonds-là soient injectés dans les infrastructures des routes. Si cet argent pouvait dans un premier temps nous permettre de relier Watsa à la frontière avec l’Ouganda à Vura. Et, s’il y a encore de reliquat de cet argent, on peut continuer vers Isiro. Ça c’est notre souhait, 85% de cet argent si ça pouvait aider la route et le reste, on peut voir dans le secteur de la santé, de l’éducation et autres (…)», avait-il dit, avant d’ajouter : « Même pour l’exploitation minière, vous savez que le gouvernement congolais a perdu beaucoup d’argent par ce que Kiabli s’est justifié lorsqu’il est venu exploiter ici à Wasa là où il n’y avait pas de route. Il est vrai qu’il n’y avait pas d’électricité. (…) Et cela baisse le taux d’impôts qu’on peut imposer à ces investisseurs-là.  Mais, quand il y ‘a les routes et l’électricité, les gens vont venir, on leur dira que vous êtes venu facilement vos engins aussi.  Alors, payez-nous pour que nous puissions garder la maintenance de nos routes et là c’est quand-même un acquis. Les gens peuvent venir en tourisme et nous aussi, nous pouvons facilement écouler ce que nous produisons par ce que nous serons accessible au monde entier ».

Ce fonds, selon les acteurs de la société civile du Haut-Uele, sera géré par une structure spécialisée, dotée évidemment d’une personnalité juridique, composé de douze membres issus respectivement des communautés locales, des organisations communautaires de base, du titulaire du droit minier, de l’autorité administrative locale, du fonds national de promotion et service social ainsi que de la direction de protection de l’environnement minier en raison de deux représentants par quota. Ce fonds doit servir aux projets de développement communautaire.  Les propos du sénateur Jean-Pierre Batumoko ont soulevé un tollé. Dans ce reportage de la radio communautaire Uelé, les avis des uns-en lingala, une des langues nationales de la RDC ndlr- et des autres en disent long sur la colère des habitants https://soundcloud.com/radio-congoshare/les-propos-dun-senateur-congolais-enervent-les-populations-du-haut-uele.